Les instruments de MAWATAKA sont quasiment tous issus de la musique traditionnelle brésilienne. Ils sont en effet bien souvent utilisés par les ensembles de BATUCADA. Cependant, le genre musical ne se limitant pas aux morceaux se rattachant à la tradition brésilienne, il arrive parfois que nous rajoutions d’une année à l’autre quelques instruments, pas seulement histoire de se faire encore plus haïr par les voisins ou autres habitués du lycée, mais plutôt dans le but d’élargir notre répertoire musical. S’ajoutent à ce panel d’instruments décrit ci-dessous les consoles de mixage, le saxophone, les claviers, et bien d’autres choses plus saugrenues encore, dont l’usage premier n’est à l’évidence pas destiné à la musique…
 
Surdo ►►► Ecouter
vient du latin «qui rend sourd». Il s’agit en effet de l'instrument préféré de tous les voisins. C'est également l'instrument préféré des passagers du bus. Etre surdiste, c'est l'assurance de ne pas passer inaperçu et d'être détesté de tous ! De tous, excepté de vos partenaires de BATERIA qui, sans vous, auraient une bien fâcheuse tendance à la somnolence. Attention! Contrairement aux idées reçues, le surdo n'est pas un instrument de brute sur lequel il suffit de lâcher toute la colère et la tension accumulées au cours de la journée, et ce même si l’on n'utilise pas des baguettes mais des battes, et que le geste de l'étouffé ressemble à s’y méprendre à une grande claque que l’on donnerait à qui voudrait bien la recevoir. Non, jouer du surdo est un art bien plus complexe que ça. Outre la difficulté qu’on peut avoir à se mouvoir une fois le surdo sanglé (et croyez-moi, ce n’est pas une mince affaire), cela demande une rigueur et une précision capables de résister à toute épreuve. En effet, le surdo constitue la base de la BATERIA : c’est lui qui pose le tempo. Je terminerai en vous conseillant de vous méfier du surdo et de son surdiste. Bah oui, ce n'est pas pour rien qu'on les cache au fond de la formation !
 
Caïxa ►►► Ecouter
Non, je n'ai pas éternué ! Il s'agit également d'un instrument de la BATERIA. On pourrait aisément la confondre avec un autre plus connu répondant au nom de « Caisse Clair », mais là encore, il y a erreur ! Il ne s'agit pas ici de faire de la musique militaire ou de fanfare, mais plutôt quelque chose qui swingue ! De plus, les cordes (timbres) présentes sur le dessus de la caïxa lui donnent un son plus aigu et sec que celui de la caisse claire. Un son qui ferait d’ailleurs davantage penser à celui d’une mitrailleuse ! Attention ! Jouer de la caïxa demande des poignets d'acier ainsi que des bras de bûcheron ! En effet le « caisseur » ne s'arrête jamais de jouer. Même lorsqu’il n'a pas la caïxa sur lui, il ne peut s'empêcher de tapoter ses rythmiques sur une table ou n'importe quelle autre chose qui passerait à proximité de ses baguettes ! Comme pour le surdo, c'est l'un des instruments préféré des voisins, notamment par une technique des plus singulières, qui consiste à augmenter la résonance de la caïxa en tapant à moitié sur le cerclage et sur la peau de l’instrument.

Tamborim ►►►
Non, je n'ai pas fait de faute d'orthographe : Il n’est pas ici question de tambourin ! A première vue, il s'agit d'un instrument tout ce qu’il y a de plus sympathique. On se dit que, vu sa taille, il ne doit pas faire beaucoup de bruit. Et pourtant, là encore il y a erreur ! Il s'agit en effet de l'instrument le plus aigu de la BATERIA, sans compter que les tamborims vivent le plus souvent en troupeaux de 5 ou 6 individus. Son instrumentiste étant de manière générale assez égocentrique, il aime à se placer devant tous ses camarades. Il se révèle également être l'un des instruments les plus étranges de la BATERIA. En effet sa technique de jeu (le retourné) ne correspond à aucune des autres instruments. Il s'agit comme son nom l'indique de faire pivoter très vite l'instrument tout en continuant à le maltraiter avec la baguette dénommée « fouet » qui permet d'en jouer ! Autre idée reçue, le tamborim peut à première vue sembler léger, mais lorsqu’on en joue en concert pendant plus d'une heure « non stop », étrangement nos bras nous disent le contraire. Veillez également à ne pas vous planter, car comme vous êtes en première ligne, il est fort probable le cas échéant qu'une baguette de répinique du grand manitou de la BATERIA vous atterrisse malencontreusement en pleine face !

Cuica ►►► Ecouter
C koa ça ? Tout simplement un autre instrument de la BATERIA, et qui s’avère être original, de surcroît ! A première vue, il s'agit encore d'un tambour, mais lorsqu’on s'en sert, SURPRISE ! Le son qu'elle produit ressemble à s’y méprendre à des cris d'animaux ! Original, pour un tambour. Seulement, ce que vous n'avez pas vu, c'est que d'un coté, la cuica est ouverte ! Pour quoi faire ? me direz-vous. Tout simplement pour en jouer, vous répondrai-je … En effet, pour produire un tel son, il faut avec une éponge humidifiée frotter une tige en bois reliée par l'intérieur à la peau. Et pour varier la hauteur de ce même son, il faut presser la peau en des endroits bien précis, connus du joueur de cuica seul. Depuis son arrivée dans le groupe, la cuica est l'exclusivité des filles. Peut être est-ce parce que les garçons sont trop peureux pour assumer un instrument aussi singulier, ou peut être est-ce parce qu'ils ne savent pas se servir d'une éponge ! En réponse à de nombreuses remarques, non, la cuica ne fait pas un bruit « bizarre », et elle ne pousse pas plus de cris non plus ! C'est de la musique, bande d'incultes !
PS : Pour ceux qui auraient un gros doute (adorateurs de la SPA entre autres), non, il n’y a pas d’animaux «coincés» à l’intérieur …

Cloches ►►► Ecouter
Evidemment, ces cloches là ne distribuent aucun oeuf ! Dans MAWATAKA, on en dénombre deux types :les «cow bell» (en français « cloches à vaches »), dont la technique de jeu consiste à l'accrocher autour de son cou tout en remuant celui-ci frénétiquement, ou tout simplement en la prenant à la main et en la frappant avec une baguette (ça peut aussi marcher). Le deuxième type de cloche est la cloche agogo. Elle est en fait constituée de deux cloches, une grave et une aigue, le but étant d’alterner les deux pour créer des mélodies. Certaines sont assez connues, comme «  tou ti tou ti tou titi tou ti ».
Attention ! Si vous jouez des cloches, ne les emmenez pas en vacances pour répéter si vous allez à la campagne ! Un chien de berger risquerait de vous prendre pour une brebis égarée, et vous risqueriez d'abîmer les cloches en prenant la fuite!

Shakers ►►► Ecouter le Ganzé  ►►►  Ecouter la Rocca  
Comme pour les cloches, veillez à ne pas les confondre : Ce ne sont pas des ustensiles à cocktail ! Dans MAWATAKA, ils sont au nombre de deux :
Tout d’abord, les rocas, qui sont constituées d’une sorte de plaque de métal munie de petites cymbalettes. Attention ! Elles font également partie des instruments qui peuvent rendre fous les non initiés. En effet, leur son est très sec et très agressif.
Le second shaker est le ganze. Il s'agit d'un cylindre en métal rempli de billes ou de grains de sables. Le son est beaucoup moins sec et beaucoup plus doux que celui de la roca, mais comme pour cette dernière, il vaut mieux avoir une certaine endurance pour réussir à secouer cet instrument en rythme avec le reste du groupe, et ce pendant plusieurs heures : Nombreux sont ceux qui ont craqué avant la fin d’une répet’. Il faut également, dans la mesure du possible, avoir un bon déo’, sinon, ce sont les autres qui craquent !
Autre avertissement : si vous jouez de la roca, essayez de ne pas trop secouer la tête en même temps ; vous pourriez être pris de soudains tournis et autres vertiges, et il s’avère que c’est très peu pratique, pour continuer à jouer.

Répinique
Attention ! Le répinique est l'instrument du grand manitou (celui-là même qui dirige la BATERIA) ! Il s'agit d'une sorte de caisse que l'on joue avec une seule baguette (car le joueur de répinique est tellement doué qu’il n’en a besoin que d’une). De plus, le répinique permet aussi d'échauffer la main qui ne tient pas la baguette à distribuer les baffes, car si l’on n'en a qu'une, l'autre main se charge de remplacer la manquante.
Le répinique est un instrument soliste et polyphonique. Certains répinique peuvent même se jouer seulement avec les mains, comme les répiniques de mao. Le plus souvent dans les BATERIAS, c'est l'instrument « leader ». En effet, le son du répinique, même si il est seul, se distingue assez facilement du reste de la BATERIA. Attention ! Si vous jouez du répinique (à ce jour dans MAWATAKA, seul le grand manitou maîtrise cet instrument, avec un ou deux de ses disciples) vous risquez de vite prendre la grosse tête. Aussi le grand manitou se chargera de régulièrement vous rappeler « c’est qui le chef ! », le plus souvent avec un coup de boule.

Djembé
Je sais ce que vous pensez : « Que fait un djembé dans un orchestre où tous les instruments sont brésiliens ? ». Et bien, encore une fois, la BATERIA compte également des instruments similaires au djembé, tels que la timba. « Alors pourquoi des djembés ? ». Simplement parce que les timbas prennent nettement plus de place que les djembés, et produisent à peu de choses près le même son. Tant qu’à faire, autant allier l'utile à l'agréable. Plus sérieusement, le djembé est tel la plupart des instruments que l'on utilise dans MAWATAKA, à savoir un membraphone, c'est à dire une percussion à peau. Cependant, contrairement aux autres, on n'utilise ni baguettes, ni battes ni fouet pour en jouer, et c'est un instrument africain. Le djembé a fait son arrivée cette année, notamment pour lutter contre le monopole de solos qu'a le répinique (voir plus haut). Précautions d'emploi:
- Mettre de la crème hydratante pour éviter le rougissement des mains après deux heures de répet’.
- Utiliser des peaux synthétiques, pour ne pas s’attirer les foudres des protecteurs des animaux.

Drum
Pour ceux qui n’auraient aucune idée de la signification du mot « Drum », il s’agit de « batterie » en anglais (Ca fait toujours plus classe en anglais, exemple : Tête de livre/Facebook). Comme pour le djembé, la batterie fait son apparition cette année dans MAWATAKA. La batterie, c'est le nec le plus ultra de la percussion. En effet, avec une batterie, on peut tout faire : toute une ligne de surdo à une main, plus une cloche avec l'autre main, histoire de bien dégoûter les autres percussionnistes. On peut aussi se prendre un procès par les voisins pour tapage nocturne, mais ça, c'est déjà moins fun. Comme le djembé, la Drum est loin d’être caractéristique de la BATERIA. Rappelons que la BATUCADA est à l’origine un art de rue, et qu'il est difficile de se déplacer avec une batterie. Cependant, pour le spectacle, la batterie servira à accompagner des danseurs de hip hop et des Dj’. Introduire la batterie au programme était donc plutôt logique. Précautions d'emplois :
- Evitez de penser au contrôle de maths ou à un contrôle fiscal en jouant ; il se pourrait que les toms et la grosse caisse en souffrent un peu.
- Toujours avoir plusieurs paires de baguettes à portée de main, en cas de casse ou de perte, je sais que quand on est batteur, on peut faire plusieurs choses à la fois, mais tout jouer à une main s'avère être quand même assez difficile.

CTPM ! (C’est tout pour le moment ! cf. : Tigrou). Le meilleur moyen de découvrir ces instruments et leurs musiciens décris ici reste encore de venir nous voir en concert. Mais gare aux oreilles !